Écoutez les réflexions d’août du Dr Nkechi Olalere, Directeur Exécutif, Centre de Ressources pour les Achats Strategiques en Afrique (SPARC)
Le COVID-19 a démontré qu’aucun pays ne dispose de la capacité de mettre en place une riposte pleinement efficace. Depuis le moment où la pandémie a frappé la plupart des pays, la propagation communautaire est devenue la norme.
Les mesures de riposte exigent de la résilience, c’est-à-dire la capacité à mettre en place une riposte efficace au virus tout en continuant à assurer d’autres services essentiels.
Comment les pays peuvent-ils y parvenir ?
Les pays doivent faire face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie dans le cadre de la loi. Souvent, des exceptions doivent être envisagées mais celles-ci doivent généralement être fixées dans le temps et tous les efforts doivent être faits pour assurer la transparence. Avec une pandémie qui fait rage et d’autres besoins sanitaires à satisfaire, il est difficile de maintenir cet équilibre.
Les échanges virtuels du mois d’août ont principalement porté sur cette question. Il s’agit de la manière dont les gouvernements exercent leur autorité, prennent des décisions, assurent la participation et la redevabilité en ce qui concerne la sélection, la gestion et la mise en œuvre des interventions pendant la pandémie. Pourquoi nous intéressons-nous à cette question ? Parce que des dispositifs de gouvernance efficaces soutiennent les achats stratégiques, assurent une forte coordination de tous les acteurs clés, fournissent des règles claires pour la prise de décision et des réglementations appropriées. A son tour, les achats stratégiques sont essentiels pour parvenir à une couverture sanitaire universelle.
Bien que certains débats sur la gouvernance et le COVID-19 aient porté sur l’abus de la confiance des citoyens par les gouvernements, la corruption et la mauvaise utilisation des ressources, et aient également soulevé des inquiétudes sur la gouvernance au niveau mondial, la situation n’est pas totalement déplorable. Les données montrent que les pays qui disposent de structures de gouvernance efficaces gèrent mieux la pandémie par rapport à ceux dont les structures sont plus faibles.
Et il existe d’autres foyers de progrès
- Les données de qualité sont de plus en plus utilisées pour éclairer la planification stratégique et les activités; – Au Kenya, une étude sur la capacité à répondre rapidement à l’urgence des hôpitaux dans le cadre du COVID-19 a montré les lacunes en matière de capacité et les domaines sur lesquels les investissements devraient être ciblés. La pandémie nous a appris la valeur de l’externalisation des données à l’échelle locale et régionale – Secrétaire administratif, ministère de la santé du Kenya
- L’accent est mis à nouveau sur les systèmes de gestion de l’information pour gérer les fonctions de gouvernance et d’achat. Nos panélistes du Ghana nous ont dit que la crise du COVID-19 a présenté une opportunité d’intégrer différentes sources de données et de fournir des données désagrégées à tous les niveaux. La crise du COVID-19 doit nous apprendre quelque chose. La qualité et la disponibilité des données sont essentielles”, a déclaré le décideur politique ghanéen.
- La plupart des pays mettent en place les capacités de gestion et de leadership nécessaires à la gouvernance et aux achats pour faire face à la pandémie. Les panélistes ougandais ont déclaré : “Le responsable des structures de gouvernance de la pandémie est important dans tous les domaines. Chacun possède des compétences, une expertise et des connaissances particulières et, dans un esprit de participation et d’intégration, tous les efforts doivent être mis à profit” – le panéliste ougandais.
- La pandémie a réaffirmé ce que l’on savait déjà, à savoir que l’engagement des parties prenantes est important pour les réformes. La plupart des structures de lutte contre la pandémie sont inclusives et utilisent l’approche globale du gouvernement et de la société, même si le secteur privé est sollicité à des niveaux divers dans les pays
- La redevabilité – Des niveaux adéquats de transparence et des contrôles rigoureux sont nécessaires pour garantir que l’acheteur n’abuse pas de sa flexibilité et de son autonomie déléguée en faisant des dépenses inutiles ou inappropriées. Les pays s’expriment à ce sujet à travers plusieurs voies:
- Au Bénin, le site web officiel du gouvernement publie le montant des fonds reçus de particuliers et d’organisations privées et le Tribunal pénal économique est ouvert pour sanctionner tout abus de fonds.
- Le Groupe de travail présidentiel se réunit quotidiennement et fait un point de presse quotidien diffusé sur toutes les grandes chaînes de télévision. Tous les contrats dans le cadre du COVID-19 sont publiés.
- Le site web du Service de santé du Ghana est mis à jour quotidiennement ; des points de presse bihebdomadaires sont organisés par les ministres de l’information et de la santé pour la mise à jour et les réponses aux questions du public. Un rapport de situation est également produit et partagé régulièrement entre tous les acteurs du secteur de la santé.
Même s’il reste des défis importants à relever, notamment en termes de redevabilité, ces aspects peuvent être améliorés de manière continue – c’est comparable à des fruits prêts à être cueillis. Que constatez-vous en ce qui concerne la gouvernance dans le cadre de la riposte au Covid-19 ? Nous vous invitons à nous faire part de vos commentaires.
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